Nul n'est plus fuyant que le mauvais goût. Qu'il soit relatif, ancré dans son temps, frontière sociale ou revendiqué tel une profession de foi artistique. Dans ce Dictionnaire amoureux intime et partial, Nicolas d'Estienne d'Orves vous invite dans son grenier braillard et cocasse.
" Le mauvais goût échappe à toute définition, famille ou clan. Tout comme le bon goût, il est relatif, circonstanciel, ancré dans son temps.
Il peut également être une frontière sociale, un racisme de classe. En ce cas, le mauvais goût c'est celui de l'autre, celui qu'on n'a pas et qu'on se défend d'avoir au risque de trahir les siens.
Enfin il y a le mauvais goût patenté, revendiqué, qui n'est pas une attitude, une mode, mais une profession de foi artistique, un manifeste esthétique. C'est -sans doute- ce qu'on pourrait appeler le kitsch. C'est-à-dire un style en soi, des formes volontaires, pensées, destinées à déranger la norme.
Ce livre sera donc, par essence, partial. Avec le mauvais goût, j'entre dans une zone marécageuse. Est-il possible de faire un livre plus intime, plus narcissique, puisqu'il explore la part d'ombre de ma propre sensibilité ?
Petit enfant sous Giscard, adolescent sous Mitterrand, j'ai pris racine dans des époques aux esthétiques très contrastées qui seront forcément présentes dans ces pages. Souvenirs intimes, émissions de télévision, films, livres, plats, commerces, personnages imaginaires ou pas, attitudes de tous poils, mon mauvais goût est une auberge qui n'a rien d'espagnole mais tout d'un grenier. Un grenier braillard et cocasse, que j'ai moi-même tenté de ranger pour les besoins de la cause.
Le mauvais goût ne se partage pas, en ce qu'il est une exploration de nos propres frontières esthétiques, la ligne de crête entre ce que l'on goûte et ce que l'on recrache.
Bienvenue dans mon train fantôme ! "
Nicolas d'Estienne d'Orves à aussi publié d'autres ouvrages parmi lesquels un Petit éloge de la Gourmandise et un Dictionnaire amoureux de Paris.
Entrez dans le cabinet de curiosités gustatives d'un écrivain des plus gourmands…
Dans cette arborescence mémorielle, on trouve des souvenirs d'enfance et des rages du moment ; des odes à l'andouillette et aux Haribo ; on mange de la tête de veau et des chocolats Kinder ; on boit moins de champagne que de chartreuse, plus de gigondas que de bordeaux ; on s'invite dans les déjeuners de confréries aussi secrètes que savoureuses, où l'on dévore entre soi ; on se balade chez Lucas Carton et chez McDonald's ; on croise des critiques gastronomiques plus ou moins fréquentables, des ogres, des poètes, des cannibales… Le tout saupoudré de coups de sang, d'images parfois lointaines, d'une foi qui sait être mauvaise et d'un amour sincère, réel, jamais repu, pour les joies de la gueule.
Si la gourmandise est universelle, le goût est singulier. Aujourd'hui, celui de « NEO » vous invite à sa table et vous souhaite bon appétit.
Né en 1974, Nicolas d'Estienne d'Orves est écrivain et critique d'opéra. En vingt ans, il a publié une trentaine de livres : romans, thrillers, nouvelles, récits, biographies… Passionné de Paris, il lui a consacré un guide de promenades et un Dictionnaire amoureux. Lorsqu'il n'écrit pas, il mange. Sans doute trop.