17 février 1998 : mort d’Ernst Jünger (Riedlingen – Allemagne).
Héros allemand de la Première Guerre mondiale, Jünger est décoré à 24 ans de la plus haute distinction allemande (Pour le mérite). Simple engagé sur le front Ouest en 1914, il termine la guerre lieutenant d’infanterie d’assaut après avoir reçu 14 blessures distinctes. Ecrivain après le conflit, il relate sa guerre notamment dans Orages d’acier (1920), Le combat comme expérience intérieure (1922) et choque (surtout en Allemagne) tout autant qu’il séduit (par exemple François Mitterrand, André Gide) en affirmant avoir été grisé et grandi par la guerre, celle-ci réclamant autant d’héroïsme et d’abnégation dans l’horreur des combats que dans l’ennui, « la crasse, le travail et les nuits sans sommeil ».
Visionnaire, il se sert du genre de la science-fiction et de l’essai pour proposer des attitudes possibles face au totalitarisme (Le traité du rebelle – 1951 ; Eumeswil - 1977) ou tout simplement évoquer l’impact de la nanotechnologie sur l’armement (Abeilles de verre - 1957). Sur les falaises de marbre (1939) est l’une de ses plus belles œuvres (Julien Gracq) où beaucoup voient une critique du nazisme montant.
Il est mort à 102 ans après s’être converti au catholicisme à l’âge de 100 ans.