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Le puy Griou et les autres ...

Je parle bien entendu du puy Griou qui fait partie du stratovolcan cantalien et de mes autres centres d'intérêts ! la photographie, la lecture et les livres qui retiennent mon attention, la petite et la grande histoire, mes parcours en Europe, la cuisine ...

Un peu de Vialatte avant la messe dominicale

La plus féroce était l’amibe : l’amibe, bestiole sans âme, sans pattes, sans tête, sans cœur, grossièrement composée d’elle seule ; l’opposé, le contraire de l’homme et de l’Auvergnat, qui se composent, d’une façon compliquée, de la tête, des bras, des jambes et d’une âme immortelle, sans compter le colon descendant.

Ennemie jurée du colon descendant, l’amibe s’y tapit en cachette. Elle décima la race humaine.

Que lui opposer ? Les eaux de Châtel.

(Des jardins et des songes – Spectacle du Monde – Septembre 1970 – Repris dans « Antiquité du grand chosier »)

Un peu de Vialatte avant la messe dominicale

« Rien n’est plus étrange que la mer. Elle part, elle vient, repart, revient, elle se berce ; et elle fait des songes. Elle rêve des îles, des ports et des soleils couchants ; au sud, à l’horizon, elle rêve Alexandrie, mirage nacré, impalpable vapeur, jeu d’étincelles ; au nord, houleuse et couleur de hareng, elle rêve de grands clairs de lune, et les phares de la côte anglaise. Elle rêve les jonques, et les lanternes vénitiennes, les éponges et les madrépores, elle rêve de tout, elle se nourrit de reflets et rejette des coquillages, des baleines mortes et des cadavres de marins ; elle enfante surtout les nuages, formes mouvantes comme les sculptures de Brancusi, qui s’entre-effacent et s’entre-engendrent à la façon des musiques de Mozart : la mer est un sculpteur abstrait ».

(Alexandre Vialatte, Chimies oniriques de la mer, chronique de La Montagne).

La plus féroce était l’amibe : l’amibe, bestiole sans âme, sans pattes, sans tête, sans cœur, grossièrement composée d’elle seule ; l’opposé, le contraire de l’homme et de l’Auvergnat, qui se composent, d’une façon compliquée, de la tête, des bras, des jambes et d’une âme immortelle, sans compter le colon descendant.

Ennemie jurée du colon descendant, l’amibe s’y tapit en cachette. Elle décima la race humaine.

Que lui opposer ? Les eaux de Châtel.

(Des jardins et des songes – Spectacle du Monde – Septembre 1970 – Repris dans « Antiquité du grand chosier »)

Un peu de Vialatte avant la messe dominicale

Ou alors il faut lire Colette. Flammarion la réédite toute.

Il y a des écrivains qui écrivent avec leurs mains, et certains avec leurs pieds, beaucoup avec leurs yeux, leur tête (ils ont des têtes grosses comme des montgolfières).

Colette écrit avec son nez.

C’est une chatte dans la valériane. Grisée d’odeurs et de sensations. Il n’est pas une odeur dont elle ne sache rendre compte avec une plume et avec des mots. Et c’est un joli tour de force (essayez de raconter l’odeur de la violette).

Tout ce qui se hume, se sent, se renifle, se goûte, elle y est chez elle, c’est son domaine, et même sa création. Et aussi tout ce qui se touche, se palpe ou se caresse. Tout ce qui se tripote.

Tout son génie est dans son nez, dans ses doigts et dans ses muqueuses. C’est par elles que, parfois, elle arrive jusqu’à l’âme, et toujours à la poésie. La poésie est affaire de précision. C’est une des hautes leçons qu’elle donne.

(Chronique du ciment qui s’effrite et du persil qui se raréfie - La Montagne – 21 février 1971)

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